Résumé :
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Les alertes sanitaires récentes en pathologie infectieuse ont mis l'accent sur la nécessité de trouver rapidement la cause précise des infections neuro-méningées. La mise en évidence d'un génome donné dans le liquide céphalorachidien initial prend toute sa valeur. Peu fréquentes mais potentiellement graves, les encéphalites infectieuses aiguës viennent de faire l'objet de recommandations consensuelles multidisciplinaires pour appréhender leur diagnostic étiologique. Par opposition, les méningites aseptiques, très fréquentes, posent en pratique les mêmes questions: quel agent? faut-il traiter? La part majeure des entérovirus dans ces tableaux, leur bénignité, leur absence de traitement justifient de les rechercher dès l'admission, à côté de l'examen bactériologique standard. L'utilisation prospective de la détection du génome des entérovirus à l'admission sur la seule suspicion clinique de méningite a montré 1 ) le peu de valeur prédictive de l'examen cytologique du LCR et des dosages biochimiques en urgence pour influencer la décision initiale de traiter par antibiotiques, 2) la fréquence des observations en hiver, 3) la fréquence des cas chez les adultes (au moins un quart des cas). La disponibilité et la praticabilité de ces, tests permettent désormais un diagnostic prospectif rapide et, s'il est positif l'arrêt des traitements, et autres examens inutiles, voire la non-hospitalisation du malade. L'intérêt en est donc individuel et collectif, dans la lutte contre l'utilisation abusive des antibiotiques, dont la France est championne. Le diagnostic moléculaire de la plus fréquente des méningites aseptiques amène une attitude active: l'abstention d'examens et de traitements inutiles. Avec la prise en charge globale de cette pathologie, l'intérêt du malade, celui de la collectivité et celui du budget de l'hôpital se rejoignent.
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