Résumé :
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Le virus de l'hépatite E (VHE) est largement répandu à l'échelle mondiale. Dans les pays en développement d'Afrique et d'Asie, l'infection liée aux génotypes 1 et 2 se transmet de manière interhumaine par l'ingestion d'eau claire contaminée. Dans ces contrées, où surviennent régulièrement des épidémies frappant une large part des populations, le nombre de cas annuels est estimé à plus de 20 millions, avec plus de 70 000 décès. La mortalité est particulièrement élevée chez la femme enceinte pour des raisons encore inexpliquées. Dans les pays industrialisés, l'infection est à l'origine de cas sporadiques liés aux génotypes 3 et 4, transmis à partir d'un large réservoir porcin. Au-delà de la transmission par consommation de viande insuffisamment cuite, de nouveaux modes de contamination à partir de l'environnement ont été mis à jour. La contamination à partir de produits sanguins labiles pose également un problème de sécurité sanitaire. La majorité des infections par le VHE sont asymptomatiques. Cependant, les personnes souffrant d'une maladie chronique du foie peuvent manifester une hépatite fulminante et les sujets immunodéprimés développent, dans environ 60 % des cas, une hépatite chronique pouvant conduire rapidement à une cirrhose. Enfin, des manifestations extra-hépatiques, rénales et neurologiques, ont été récemment caractérisées. Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années, non seulement sur le plan fondamental mais également dans le diagnostic (sérologique et moléculaire) et le traitement de l'infection par la ribavirine ainsi que dans sa prévention par la conception d'un vaccin.
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