Résumé :
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Les yersinioses sont causées par Yersinia enterocolitica et Yersinia pseudotuberculosis. Chez l'Homme, elles occupent le troisième rang des infections digestives d'origine bactérienne, derrière les campylobactérioses et les salmonelloses. Y. enterocolitica est l'espèce principalement incriminée. Son émergence, à partir des années 60, a pu être reliée à la généralisation de la réfrigération des denrées alimentaires car ce microorganisme est capable de survivre à des températures froides (psychrophilie). Y.pseudotuberculosis, espèce également psychrophile, est beaucoup moins souvent isolé de l'Homme, avant tout pour des motifs épidémiologiques. Transmises avec l'alimentation contaminée par un réservoir animal, ces deux entérobactéries sont capables d'envahir la muqueuse intestinale, et une iléite et une adénite mésentérique sont communément les manifestations cliniques observées. Des complications extra-intestinales, principalement de nature immunopathologique, peuvent survenir au décours de l'infection digestive et se traduisent cliniquement par une arthrite ou un érythème noueux. Le pouvoir pathogène des deux Yersinia entéropathogènes dépend d'un plasmide (pYV) dont les gènes codent notamment des exotoxines, dénommées Yop, qui interfèrent avec les voies de signalisation cellulaire de l'hôte et permettent aux bactéries d'échapper à l'immunité innée. Le diagnostic bactériologique de l'infection est établi directement et indirectement. La culture des selles sur la gelose semi-sélective CIN est recommandée pour l'isolement de l'une ou l'autre espèce. Le sérodiagnostic par ELISA, détectant les anticorps anti-Yop, supplante aujourd'hui la méthode d'agglutination des bactéries par les anticorps anti-LPS, moins sensible et moins spécifique. (Source Editeur)
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