Résumé :
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Un quart des patients ventilés plus de 5 à 7 jours ont une (poly)neuromyopathie acquise en réanimation. Les conséquences peuvent persister plusieurs mois après la sortie de l’hôpital. Les facteurs de risque incluent l’hypoxie, le stress oxydatif, l’hyperglycémie, l’inflammation, le sepsis, l’hypercatabolisme et l’immobilisation. De nombreuses études ont mis en évidence l’intérêt de protocoles de mobilisation « précoce » afin de prévenir la neuromyopathie. Ces protocoles sont initiés de plus en plus tôt lors du séjour des patients en réanimation. Les protocoles sont standardisés, simples et progressifs : positionnement assis dans le lit et mobilisation passive ; verticalisation progressive en position assise au bord du lit dès que le patient peut lever le bras à la demande ; verticalisation debout dès que la jambe peut être levée au bord du lit contre pesanteur ; déambulation vers le fauteuil puis marche. Les protocoles de « mobilisation active » font intervenir la contraction musculaire volontaire et impliquent l’arrêt de la sédation. Si ces protocoles sont bien tolérés avec peu de complications sévères, leur principale contrainte réside dans la nécessité de recourir à plusieurs membres de l’équipe soignante de manière simultanée. Plusieurs études randomisées contrôlées ont montré que ces protocoles augmentaient la force musculaire à la sortie de réanimation et la durée de la marche sans assistance à la sortie de l’hôpital. La stratégie de mobilisation active précoce doit être intégrée dans une stratégie plus globale de réanimation : optimisation de la sédation, du confort, de la nutrition, prévention de la confusion mentale, assistance respiratoire si possible non invasive. (Source Editeur)
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