Résumé :
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Depuis deux ans, Germaine, centenaire, vivant en établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) crie sans douleur et sans raison. Que faire pour bien faire ? Les textes de référence n'apportent pas de réponse. Nous avons interrogé les soignants médecins coordonnateurs, infirmières coordonnatrices des EHPAD. Le résident crieur est une réalité, 5% des personnes âgées vivant en institution. Ce trouble de comportement verbal n'est pas isolé. Il s'accompagne pour le sujet crieur de troubles du comportement physique-agitation, chute, insomnie. Et plus encore il va impacter la structure et son environnement : résidents non crieurs, familles, soignants, voisins. Du non-sens cri vécu comme un double échec de la communication ce cri peut faire sens pour 93% des soignants interrogés. Néanmoins, le sujet crieur risque de faire perdre aux soignants la visée éthique du soin par une attitude de maltraitance mise en musique dans une mesure à quatre temps : la surmédicamentation, l'isolement, le refus d'admission et la mutation des sujets crieurs. Les principes éthiques d'autonomie, de bienfaisance et de justice sont alors mis à mal. Le cri est rebelle aux psychotropes mais s'assouplit dans la mise en relation. Le rôle principal des soignants prenant en soins les sujets crieurs est de maintenir un lien interhumain sans cesse interrogé. (Source éditeur)
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