Résumé :
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Les auteurs ont réalisé une étude prospective pendant 2 mois (8 171 admissions) au service des urgences de l'hôpital universitaire d'Angers afin d'analyser l'influence du courrier médical sur la priorisation par l'infirmière d'accueil et d'orientation des patients admis aux urgences (phase initiale de triage). 1 516 patients porteurs d'un courrier médical (18,5% des admissions) ont été inclus dont 756 avec des données exploitables. Après lecture de la lettre d'admission, les infirmières ont modifié le niveau de priorité CIMU pour 34 patients (4,5%), le motif de recours pour 50 patients (6,6%) et ont supprimé la nécessité d'un geste urgent pour 70 patients (9,3%). Il n'existe pas de différence significative concernant le choix du niveau de priorité CIMU (p=0,908). Cependant, les modifications du niveau de priorité se font significativement plus souvent dans le sens d'une majoration du caractère urgent (p=0,005). L'analyse des commentaires montre que la mention de signes de gravité rapportés dans le courrier peut expliquer ces résultats. Certains antécédents et/ou hypothèses diagnostiques semblent avoir conduit les infirmières à supprimer la nécessité d'un geste urgent. Dans cette étude la lettre du médecin a peu d'influence sur le choix du niveau de priorité fixé à l'admission aux urgences par l'infirmière à l'exception de patients pour lesquels la mention de signes de gravité dans le courrier, non retrouvés à l'accueil, a conduit l'infirmière à modifier son niveau de priorité dans le sens plus urgent. La connaissance des informations contenues dans le courrier médical, utiles à la priorisation des patients admis aux urgences, paraît intéressante à étudier afin d'améliorer son influence sur la qualité du tri. (Source éditeur)
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