Résumé :
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Les préoccupations éthiques sont apparues tardivement dans le champ de l'éducation pour la santé. L'éducation pour la santé était en effet par nature considérée comme "bienfaisante", son but étant d'améliorer le bien-être et la qualité de vie des personnes. Pourtant, le but de celle-ci a longtemps été la transformation des comportements. Cette intrusion dans la vie privée n'est pas neutre, elle doit interroger sur les objectifs et les méthodes de l'éducation pour la santé. Au regard des principes qui sous-tendent la réflexion éthique - bienfaisance, non-malfaisance, autonomie et justice sociale - un certain nombre de dérives peuvent être mises en évidence. En particulier, les personnes ont été implicitement rendues responsables de leurs comportements avec des méthodes moralisatrices, culpabilisatrices et injonctives. Ces atteintes, outre leur effet iatrogène, touchent à l'identité et au respect des personnes. Enfin, si les actions d'éducation pour la santé traditionnelles et singulièrement les campagnes de communication contribuent aux progrès de santé, c'est au prix d'un accroissement des inégalités. La promotion de la santé a constitué un retournement de perspective qui, à bien des égards, protège de ces dérives éthiques. Il est nécessaire que l'éducation pour la santé veille à créer les conditions de l'autonomie en intervenant d'abord sur les facteurs environnementaux et les inégalités. (Source éditeur)
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