Titre : | Des "remèdes naturels" mais sans preuves scientifiques ! Ethnographie des logiques structurant la prescription des phyto-médicaments par les médecins au Burkina Faso (2019) |
Auteurs : | Poukom Adèle Yameogo, Auteur ; Eugénie D'Allessandro, Auteur ; André Kamba Soubeiga, Auteur |
Type de document : | Article |
Dans : | Santé publique (Vol.31 N°2, Mars-Avril 2019) |
Article en page(s) : | 297-304 |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Résumé : |
Introduction : Depuis les années 1970, l'OMS prône la valorisation des médicaments de la médecine "traditionnelle". Au Burkina Faso, malgré une volonté politique de promotion des phyto-médicaments, leur prescription par les professionnels de santé reste faible. L'objectif de cet article est de mettre en lumière les logiques qui sous-entendent les pratiques de prescriptions des phyto-médicaments par les médecins burkinabés.
Méthodes : Inscrite dans une démarche qualitative, cette étude a été réalisée à Ouagadougou auprès de médecins généralistes et spécialistes. Les techniques mobilisées sont l'entretien individuel semi-directif et l'observation directe. Au total, 47 entretiens ont été réalisés au niveau de Centres médicaux avec antennes chirurgicale (CMA) et de centres hospitaliers universitaires (CHU). Résultats : Nos résultats montrent que les phyto-médicaments n'ont pas été inclus dans la formation initiale des médecins enquêtés. Les seules sources d'information pour les médecins sont alors les collègues, la famille, les patients ou encore les médias. Leurs perceptions de ce type de médicaments sont ambivalentes allant du "produit naturel" au produit exposant à un risque du fait du manque d'études. Les pratiques de prescriptions s'inscrivent dans principalement dans quatre logiques : expériences personnelles et professionnelles, jugement des patients, validation par des essais cliniques et prise en compte du risque iatrogène. Discussion : En l'absence de cadre académique fort, la connaissance des phyto-médicaments s'est acquise par voie informelle. Les normes et références techniques restant faibles, plusieurs logiques subjectives s'imposent dans la construction des pratiques de prescription. Conclusion : Au-delà des dimensions symboliques et subjectives expliquant la faible prescription des phyto-médicaments, notre étude invite à s'interroger sur la responsabilité politique et institutionnelle dans la faible intégration de la médecine traditionnelle dans le système de soins burkinabé. (Source éditeur) |
Exemplaires (1)
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