Résumé :
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S'il est bien un sujet sur lequel l'éclairage apporté par les principes d'éthique doit guider notre pratique, c'est bien celui de la toxicomanie. L'usage de drogue peut être interprété comme un trouble du comportement, mais il est aussi l'expression d'une souffrance profonde. En tant que médecins, nous avons le droit d'avoir des difficultés à appréhender les troubles des conduites, mais nous ne pouvons en aucun cas fermer notre porte à celui qui nous demande de l'aide et a fortiori s'il ne sait pas comment nous la demander. On ne peut prétendre soigner que dans le respect de l'autre. Ces mots peuvent sembler faciles, un discours de " prêt à soigner ". Pourtant, au contact régulier des toxicomanes, on mesure le poids de ces mots et la difficulté de les appliquer. Les représentations les plus communes associées à la toxicomanie, pour le grand public comme pour les médecins, sont illégalité, criminalité, précarité, maladie et mort. Nous voyons là qu'il s'agit pour nous, avant même de prendre en charge ces patients, de lutter contre ces images qui troublent la perception du phénomène et nous amènent à porter des jugements préconçus voire à exclure le malade. Il ne s'agit pas de confondre, sous peine d'enfreindre le serment d'Hippocrate, la lutte contre la drogue et la lutte contre le drogué. (Source éditeur)
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