Résumé :
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L'obésité concerne 10 % des femmes enceintes. Au premier trimestre, elle augmente la prévalence des avortements spontanés par des mécanismes endocriniens, et celle des anomalies de fermeture du tube neural en raison d'un déséquilibre alimentaire avec carence en acide folique. Dans la seconde moitié de la grossesse, l'obésité est associée à une augmentation de la prévalence des pathologies hypertensives, de la macrosomie et des morts fœtales in utero. Ces complications sont dues davantage à l'obésité elle-même qu'au diabète gestationnel, fréquemment associé. Le pronostic obstétrical est aggravé par une prise de poids excessive pendant la grossesse. Cependant, la prise de poids optimale des femmes enceintes obèses n'est pas clairement définie. Il est probable que des mesures hygiénodiététiques, incluant une activité physique régulière, seraient bénéfiques. Elles sont cependant difficiles à mettre en œuvre. Un nombre croissant de femmes enceintes ont des antécédents de chirurgie bariatrique. En comparaison avec les femmes obèses non opérées, la chirurgie bariatrique diminue la prévalence de la prééclampsie, du diabète gestationnel et du poids de naissance supérieur au 90e centile. En revanche, la prévalence de l'accouchement avant 37 semaines et du poids de naissance inférieur au 10e centile est augmentée. Trois facteurs de risque de complications sont suspectés : la chirurgie malabsorptive (bypass gastrique), un délai inférieur à 12 à 18 mois entre la chirurgie et la grossesse, et la persistance d'une obésité après chirurgie. Les césariennes sont plus fréquentes chez les femmes obèses, mais les études doivent être interprétées en fonction du taux de césarienne dans la population générale. Dans les pays ayant un taux raisonnable de césarienne comme la Norvège (17 %) ou la France (21 %), le taux de césarienne chez les obèses est de l'ordre de 30 à 35 % chez les nullipares, inférieur à 15 % chez les multipares avec utérus non cicatriciel, et de 60 à 75 % en cas d'utérus cicatriciel. Des taux élevés d'accouchement par voie basse ont été rapportés même en cas d'obésité majeure avec indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 50. En revanche, le déclenchement artificiel du travail augmente notablement le risque de césarienne et doit être évité autant que possible. (Source éditeur)
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