Résumé :
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L'élaboration de recommandations sur la protection du périnée pendant l'accouchement, notamment pour la prévention des lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA), est compliquée par deux éléments : la quasi-absence d'études randomisées sur les mesures mécaniques et les différences considérables de pratiques et de taux de LOSA entre les pays. Les mesures paraissant augmenter les chances d'accouchement spontané sont : le soutien affectif des femmes pendant le travail, les modèles de soins continus par des sages-femmes, l'allongement de la phase de descente du second stade du travail, le début tardif des efforts expulsifs lorsque la tête est sur le périnée et la rotation manuelle des variétés postérieures persistantes. Les mesures paraissant protéger le périnée pendant le dégagement spontané sont : le contrôle du dégagement de la tête, le soutien du périnée pendant ce dernier et la manœuvre de Couder pour le dégagement premier du bras antérieur. Les mesures paraissant protéger le périnée dans les accouchements instrumentaux sont : une traction lente associée à des gestes de soutien du périnée et la rotation instrumentale des variétés postérieures. Le choix de l'instrument est beaucoup moins important que l'expérience de l'opérateur. L'épisiotomie augmente le risque périnéal dans l'accouchement spontané, mais paraît avoir un rôle protecteur dans certains accouchements instrumentaux. Il faut souligner que l'essentiel de ces mesures a été recommandé dès la fin du XIXe siècle par l'école française d'obstétrique. En revanche, le supposé rôle protecteur du massage périnéal et de l'application de compresses chaudes sur le périnée, bien que largement évoqué dans la littérature, repose sur des données peu nombreuses et contestables. (Source éditeur)
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