Résumé :
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Avec près de 500 000 décès annuellement en zones d'endémie, le paludisme grave est une priorité de santé publique au niveau mondial. En France et dans les pays non endémiques, le paludisme grave d'importation reste une infection potentiellement mortelle malgré un niveau de soin optimal. La physiopathologie s'articule autour de plusieurs mécanismes dont le plus important est la cytoadhérence des hématies parasitées à l'endothélium vasculaire. Le diagnostic de paludisme grave repose sur la mise en évidence de Plasmodium falciparum (ou beaucoup plus rarement des quatre autres espèces) dans le sang et sur la présence d'au moins un critère clinique ou biologique de gravité comme défini par l'Organisation mondiale de la santé en 2014 et adapté au paludisme grave d'importation en France dans les recommandations pour la pratique clinique revues en 2017. Après l'ère de la quinine, le traitement anti-infectieux du paludisme grave d'importation repose maintenant sur l'artésunate intraveineux chez l'adulte, l'enfant et la femme enceinte. Sur le plan symptomatique, notamment au cours des formes les plus sévères, la prise en charge en réanimation des défaillances d'organes est primordiale et comporte quelques spécificités. À ce jour, aucun traitement adjuvant (incluant l'exsanguino-transfusion) n'a prouvé son efficacité en pratique clinique. Plus en amont, on pourrait diminuer l'impact du paludisme grave par une amélioration de la prévention (chimioprophylaxie, information du grand public) et par une amélioration du diagnostic et du traitement au stade de l'accès palustre simple. Enfin, l'élaboration d'un vaccin progresse mais son efficacité reste encore modeste. (Source éditeur)
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