Résumé :
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Les spécificités de l'anesthésie en chirurgie orthopédique/traumatologique sont : avant l'intervention, l'évaluation des risques infectieux, hémorragiques et thrombotiques et l'information du patient sur la prise en charge analgésique ; pendant l'intervention, l'installation du patient, la gestion des risques spécifiques liés à l'utilisation du garrot de membre, du ciment chirurgical ; la gestion des risques liés aux ostéotomies et aux fractures (embolie graisseuse, risque hémorragique, risque infectieux) ; après l'intervention, l'analgésie postopératoire (PO) et la réhabilitation améliorée, le risque thrombotique PO ; enfin la prise en compte de terrains spécifiques (spondylarthropathies et scoliose). La chirurgie du membre inférieur est de plus en plus fréquente (arthrose invalidante) et concerne des patients souvent âgés aux scores ASA plus élevés et donc plus à même de présenter des complications. Pour la chirurgie prothétique programmée de hanche ou de genou, plusieurs travaux (dont plusieurs méta-analyses) sont en faveur de la rachianesthésie (RA). Pour la chirurgie pour prothèse totale de hanche (PTH), le choix de la voie d'abord doit être guidé par l'expérience du chirurgien et les particularités anatomiques du patient. La prothèse de genou (PTG) est, avec la PTH, la plus fréquente des prothèses orthopédiques. Après PTG, une analgésie PO inefficace est un frein à la réhabilitation et à la récupération fonctionnelle. Elle aussi est source de douleurs chroniques PO (DCPO). Les blocs nerveux périphériques ont montré tous leurs intérêts. La fracture de l'extrémité supérieure du fémur (FESF) est une des urgences orthopédiques les plus fréquentes et est associée à un risque élevé de décompensation de tares, de syndrome de glissement, de handicap et de mortalité. Une prise en charge multidisciplinaire par une équipe référente (anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, gériatres) permet de réduire la morbi-mortalité. La position semi-assise dite du « beach chair » est indiquée pour l'installation en chirurgie de l'épaule, arthroscopie comprise. Cette position expose à des complications neurologiques secondaires à un bas débit cérébral ou à un étirement du plexus brachial, voire de la XIIe paire crânienne et à la compression des nerfs sciatiques. Le recours à un cathéter périnerveux (BIS) est indiqué pour toutes les chirurgies présentant un seuil douloureux élevé (arthroplastie, chirurgie de la coiffe des rotateurs, arthrolyse). Pour les chirurgies périphériques, main et pied, l'anesthésie locorégionale (ALR) occupe une place majeure. (Source éditeur)
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