Résumé :
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La première année commune aux études de santé (PACES) est sanctionnée par un concours qui permet aux élèves de s’orienter vers les différentes filières de santé (médecine, odontologie, maïeutique, etc.). Hélas, beaucoup d’étudiants, pourtant méritants, n’ont aucun accès à une formation de santé en fin de PACES. Le concours s’inscrit dans une politique d’égalité des chances : tous les étudiants peuvent s’inscrire en PACES ; chacun a les mêmes conditions d’étude. Pourtant, les étudiants « présentant » un handicap peuvent bénéficier d’aménagements du concours, comme la mise à disposition d’un matériel optique ou d’un temps supplémentaire. Ces aménagements sont proposés par une commission réunissant les médecins du service de santé universitaire (SSU) et des médecins de la faculté de médecine. Quel sens ces aménagements ont-ils pour ces médecins ? S’agit-il d’une inégalité des chances ou d’une justice sociale réparatrice de handicap ? Est-il éthique, vis-à-vis des futurs patients, de laisser des étudiants présentant des déficits cognitifs, sensoriels ou moteurs devenir soignants ? À partir de notre expérience, nous proposons ici de mieux comprendre le sens de cette politique de santé, comme une mesure pour éviter d’induire un handicap pour des étudiants ayant un déficit fonctionnel. Nous explorerons en quoi les médecins de cette commission pourraient se sentir responsables par rapport aux futurs soins et, à partir de là, montrerons que l’insertion professionnelle de soignants handicapés pourrait, en réalité, être une opportunité de co-construire de nouveaux rapports aux soignés et aux métiers de soignants. (Source éditeur)
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