Titre : | Mortalité Maternelle, Fréquence, causes, profil des femmes et évitabilité des décès en France 2013–2015 (2021) |
Auteurs : | Monica Saucedo, Auteur ; Catherine Deneux-Tharaux, Auteur |
Type de document : | Article |
Dans : | Gynécologie obstétrique fertilité & sénologie (Vol.49 N°1, Janvier 2021) |
Article en page(s) : | 09-26 |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Résumé : |
Objectif : Décrire, pour la période 2013–2015, la fréquence, les causes, les facteurs de risque, l’adéquation des soins et l’évitabilité des morts maternelles en France.
Méthode : Données issues de l’Enquête Nationale Confidentielle sur les Morts Maternelles pour 2013–2015. Résultats : Pour la période 2013–2015, 262 décès maternels sont survenus en France, soit 1 décès tous les 4jours et un ratio de Mortalité Maternelle de 10,8 décès pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 9,5–12,1), stable par rapport à 2010–2012. Par rapport aux femmes âgées de 25–29 ans, le risque est multiplié par 1,9 pour les femmes âgées de 30–34 ans, par 3 pour celles âgées de 35–39 ans, et par 4 à partir de 40 ans. Les femmes obèses sont 2 fois plus fréquentes parmi les morts maternelles (24 %) que dans la population générale des femmes enceintes (11 %). Il existe des disparités territoriales — les femmes résidant dans les DOMs, présentent un risque de mortalité maternelle multiplié par 4 par rapport à celles de métropole—, et des disparités sociales — la mortalité des femmes migrantes est plus élevée que celle des femmes nées en France, surmortalité particulièrement marquée pour les femmes nées en Afrique subsaharienne dont le risque est 2,5 fois celui des femmes nées en France. Un résultat marquant de la période 2013–2015 est la place prépondérante des suicides et des maladies cardiovasculaires, les deux premières causes de mortalité maternelle, responsables d’environ un décès par mois chacune. Ces deux étiologies sont non seulement les plus fréquentes, mais également parmi celles avec la proportion la plus grande de morts évitables, 91,3 % et 65,7 % respectivement. Un autre résultat important est la poursuite de la diminution de la mortalité par hémorragie obstétricale, divisée par deux en 15 ans, en particulier par baisse des hémorragies par atonie utérine. Globalement, 57,8 % des décès maternels sont considérés comme probablement ou possiblement évitables et dans 66 % des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux. Conclusion : Si le ratio global de mortalité maternelle reste globalement stable, et les inégalités territoriales et sociales inchangées, le profil des causes de mortalité maternelle évolue. Certaines évolutions sont un succès, comme la baisse continue la mortalité maternelle par hémorragie, résultat de la mobilisation générale des acteurs de santé sur ce thème. D’autres pointent de nouvelles priorités de mobilisation, en particulier sur la santé mentale et cardiovasculaire des femmes pendant la grossesse ou dans l’année suivant un accouchement. Pour aller plus loin dans la compréhension des mécanismes impliqués, et identifier des pistes précises de prévention, il convient d’analyser en détail les histoires de chaque mort maternelle afin de dégager les opportunités d’amélioration trouvées de façon répétée dans la série de décès. C’est ce que proposent les articles suivants de ce numéro, avec une analyse par cause de décès. (Source éditeur) |
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Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité | lien web |
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ESF00233 | PER | Périodique | Bibliothèque ESF | Périodique | Disponible |