Résumé :
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La grossesse et le post-partum constituent une période a très haut risque thromboembolique veineux qui semble se prolonger bien au-delà des classiques 6–8 semaines après l’accouchement. L’embolie pulmonaire (EP) reste une des trois principales causes de mort maternelle (MM) directe dans la plupart des pays développés. Entre 2013 et 2015, 23 décès maternels ont été causés par une complication thromboembolique veineuse (TEV) (20 embolies pulmonaires et 3 thrombophlébites cérébrales), soit 8,8 % des morts maternelles et un ratio de mortalite maternelle de 1,0 pour 100 000 naissances vivantes (IC 95 % 0,6–1,4). Ce résultat est stable sur 10 ans. Concernant le moment du décès, 1 décès est survenu après une 1 IVG, 35 % (8/23) pendant une grossesse évolutive (dont quatre avant 22 SA), et 61 % (14/23) après un accouchement. Parmi les 23 décès par TEV, 17 % (5/23) sont survenus en dehors d’une structure de soins (domicile, voie publique). L’âge moyen était de 32,3 ans et 7 femmes (30 %) étaient âgées de≥35 ans. Six patientes étaient obèses (27 %). Le taux d’évitabilité est de 34,8 % (contre 50 % en 2007–2009 et en 2010–2012), réparti en « peut-être évitables » (sept cas) ou « probablement évitables » (un cas). Les facteurs d’évitabilité sont l’inadéquation des soins dans 34,8 % des cas (8/23), des facteurs organisationnels dans un cas (1/23) et un défaut d’interaction de la patiente avec le système de soins dans deux cas (2/23). Tous décès confondus (évitables et non évitables), les soins ont été considérés comme non optimaux dans 59 %. Cette proportion est supérieure au taux d’évitabilité car certains soins considérés comme sous optimaux n’ont pas eu d’influence sur certains décès considérés comme inévitables. (Source éditeur)
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