Résumé :
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En 2019, la Haute autorité de santé (HAS) française a proposé de remplacer, chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, le dépistage cytologique des cancers du col de l'utérus tous les 3 ans par un test de papillomavirus à haut risque cancérogène dit test HPV-HR tous les 5 ans, complété par une cytologie en cas de test positif. Quelles sont les performances d'un tel dépistage ? Quels en sont les effets indésirables ? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une synthèse de l'évaluation disponible selon la méthode habituelle de Prescrire. Les tests HPV-HR sont plus performants que la cytologie seule pour dépister des lésions intraépithéliales de haut grade. Par rapport à un dépistage par cytologie seule, un dépistage par tests HPV-HR évite un cancer du col de l'utérus dans les 2,5 ans suivant le dépistage pour environ 1000 femmes de plus de 30 ans dépistées. Chez les femmes âgées de moins de 30 ans, il n'est pas démontré qu'un dépistage par test HPV-HR soit plus efficace qu'un dépistage par cytologie seule pour réduire la fréquence des cancers du col de l'utérus. Cette méthode de dépistage permet d'espacer plus les tests qu'avec la cytologie. En raison d'un nombre accru de résultats dits faussement positifs, les tests HPV-HR exposent à plus de colposcopies (de l'ordre de 15 colposcopies supplémentaires pour environ 1000 femmes dépistées), plus de biopsies et plus de diagnostics par excès. De façon consensuelle, la plupart des guides de pratique clinique européens et étatsuniens préconisent de ne débuter un dépistage par test HPV-HR qu'à partir de l'âge de 30 ans, et d'effectuer un dépistage cytologique chez les femmes plus jeunes. En pratique, les données d'évaluation disponibles conduisent à intégrer les tests HPV-HR dans la stratégie des cancers du col de l'utérus chez la plupart des femmes âgées de 30 ans à 65 ans. (Source éditeur)
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