Résumé :
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Le terme « hématopoïèse clonale de signification indéterminée » (Clonal Hematopoiesis of Indeterminate Potential ou CHIP) désigne le fait d’acquérir au cours de la vie des mutations, associées au développement de leucémies, dans des cellules souches de la moelle osseuse (mutations somatiques), mais en absence de toute pathologie hématologique. Ce concept encore récent est le fruit de près de 50 ans de recherche qui ont permis de les caractériser et de comprendre, au moins partiellement, leurs conséquences. Les cellules souches hématopoïétiques mutées donnent ensuite naissance à des cellules sanguines matures normales, mais qui portent, elles aussi, la mutation. Les mutations identifiées au cours des CHIP peuvent affecter une grande variété de gènes, mais touchent le plus souvent ceux impliqués dans la régulation de l’expression génique comme DNMT3A, TET2 et ASXL1. Pour retenir actuellement le diagnostic de CHIP, il faut qu'elle soit détectée à une fréquence d’au moins 2 % et que l’hémogramme ou le myélogramme ne présente aucune anomalie. La fréquence des CHIP augmente avec l’âge, près de 10 % des sujets de plus de 60 ans en étant porteurs. Elles sont associées à un surrisque de développer, non seulement une hémopathie maligne, mais aussi et de façon plus inattendue, un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. L’étude de modèles animaux a permis de démontrer que les macrophages portant la mutation impliquée dans la CHIP sécrètent plus de cytokines pro-inflammatoires, créant un environnement propice à l’athérosclérose et à un dysfonctionnement cardiaque. Les CHIP seraient donc un facteur de risque de maladies cardiovasculaires à part entière, dont la place reste à définir dans la stratégie diagnostique, thérapeutique et préventive de ces pathologies. (Source éditeur)
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