Résumé :
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L'embolie pulmonaire (EP) reste une cause importante de morbimortalité de la femme enceinte sans diminution en France sur les 10 dernières années. L'amélioration de la prise en charge repose avant tout sur la détection des patientes à risque nécessitant une surveillance particulière ou une thromboprophylaxie par héparine de bas poids moléculaire (HBPM). Si les situations à très haut risque sont bien identifiées avec des stratégies claires, il faut insister sur les patientes présentant plusieurs facteurs de risque modérés dont l'association est finalement thrombogène. Le traitement préventif doit être introduit tôt dans la grossesse et doit être maintenu au moins 8 semaines en post-partum, sauf en cas de facteur de risque très transitoire. Le diagnostic d'embolie pulmonaire est fréquemment évoqué en obstétrique en raison de la fréquence des signes évocateurs (dyspnée, douleur thoracique, tachycardie). Le clinicien doit évaluer la probabilité diagnostique soit cliniquement soit à l'aide des scores de Genève ou de Wells. En cas de faible probabilité, le dosage des D-dimères avec des seuils adaptés aux situations cliniques peut permettre d'éliminer le diagnostic. Dans le cas contraire ou cas de suspicion forte, il n'y a aucune contre-indication à la réalisation d'un angioscanner ou d'une scintigraphie quel que soit le terme de la grossesse. Le traitement repose sur les HBPM introduites dès la suspicion diagnostique en cas de probabilité forte. Le monitorage de l'activité anti-Xa n'est pas utile en routine. Il est recommandé en cas de poids extrême, d'insuffisance rénale ou de récidive sous traitement. Les traitements prophylactiques ne nécessitent pas de fenêtre thérapeutique. Les traitements curatifs nécessitent une fenêtre d'autant plus courte que l'EP est récente et grave. En cas d'EP de moins d'un mois avant le terme, la stratégie doit être adaptée à chaque cas et une hospitalisation en fin de grossesse peut être proposée. (Source éditeur)
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