Résumé :
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Après une prise en charge en réanimation, les patients conservent un état de santé et une qualité de vie altérés pendant plusieurs années. Ce « Syndrome Post-Réanimation » a plusieurs composantes, dont la dimension motrice principale est la faiblesse acquise en réanimation. Pour accélérer la récupération fonctionnelle des patients critiques, l’efficacité de la mobilisation précoce (MP) a été démontrée dans plusieurs grands essais cliniques. La MP consiste en des exercices d’intensité croissante, impliquant la participation active du patient, en accompagnement de son évolution clinique. Elle doit être débutée dès sa stabilisation, avant le sevrage des dispositifs de réanimation. Ses techniques comprennent les mobilisations actives et passives, et le travail assis en bord du lit, les transferts, le travail de verticalisation et la marche. L’intérêt de certaines techniques (électrostimulation, mobilisation instrumentale par cycloergomètre) a fait l’objet d’études spécifiques. Des recommandations françaises encadrent la MP, et les indications et contre-indications des différentes étapes de la MP. La MP est bien tolérée ; les événements indésirables, rares, sont principalement des désaturations et altérations hémodynamiques transitoires. La mise en place de la MP dans un service de réanimation concerne toute l’équipe, sur un projet de service global inscrit dans le temps. Elle implique des protocoles, de MP mais aussi de gestion de l’antalgie et de la sédation, une répartition des rôles et des tâches, une organisation du service permettant la MP, un matériel adapté, une déconstruction des risques supposés, et enfin une implication forte des médecins, de réanimation et de Médecine Physique et de Réadaptation. Elle offre au final de nouvelles perspectives d’amélioration des soins en réanimation, de satisfaction des patients et de leur famille, et de motivation pour toute l’équipe. (Source éditeur)
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