Résumé :
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Le déni de grossesse, défini par la découverte de la grossesse après le premier trimestre, représente un problème de santé publique en raison de la morbidité maternelle, fœtale, et néonatale, touchant aussi bien la santé physique que mentale. Il implique généralement une absence des signaux physiques associés à la grossesse comme le gonflement abdominal, l’aménorrhée, la prise de poids, ou encore la perception maternelle des mouvements fœtaux. Malgré les conséquences potentielles sur la mère et l’enfant, il existe encore peu de données sur ses caractéristiques cliniques et les mécanismes neurocognitifs impliqués. Dans cet article, nous proposons une mise au point sur les caractéristiques cliniques, sociodémographiques, et psychopathologiques du déni de grossesse à partir de la littérature scientifique contemporaine. Nous définissons dans un premier temps le déni de grossesse en évoquant l’histoire du concept, les définitions antérieures, et les classifications nosographiques. Nous détaillons ensuite la clinique du déni en distinguant les symptômes physiques et psychologiques de ce trouble, puis les caractéristiques sociodémographiques, gynécologiques, et psychiatriques. Nous décrivons les conséquences du déni sur la mère, le nourrisson, et la dyade dans son ensemble, en évoquant les situations de néonaticide cryptique. Enfin, nous montrons l’importance des recherches en neurosciences périnatale sur l’intéroception maternelle pour comprendre les mécanismes impliqués dans les dénis de grossesse, et améliorer leur prise en charge médicale en pratique clinique. (Source éditeur)
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