Résumé :
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La neuromyopathie acquise en réanimation (NMR), appelée intensive care unit acquired weakness par les Anglo-Saxons, est la plus fréquente des pathologies neuromusculaires rencontrées en réanimation. La physiopathologie de cette défaillance est de mieux en mieux comprise, et fait intervenir des atteintes fonctionnelles et structurelles complexes, impliquant à la fois les myofibres et les neurones. La NMR correspond à une atteinte des muscles striés squelettiques des membres, mais peut également être associée à une atteinte des muscles respiratoires. L'association de ces deux entités impacte la morbimortalité des patients à court (augmentation de la durée de ventilation mécanique), moyen (augmentation de la durée d'hospitalisation, augmentation de la mortalité hospitalière) et long termes (altération de la qualité de vie et du retour à l'autonomie, augmentation de la durée de séjour en soins de suite et réadaptation). Les facteurs de risque impliqués incluent notamment l'âge et le statut fonctionnel (échelle de fragilité) avant l'admission en réanimation, la sévérité clinique du patient, le nombre de défaillance d'organe, le déséquilibre glycémique, la stratégie nutritionnelle, l'exposition à certaines thérapeutiques médicamenteuses comme les curares ou les corticostéroïdes et l'immobilisation prolongée. Les ressources thérapeutiques concernant la NMR sont très limitées. Les rares essais thérapeutiques investiguant des stratégies préventives ont mis en évidence que le contrôle glycémique, la réhabilitation précoce ou encore l'introduction retardée d'une nutrition parentérale pouvaient réduire la prévalence de la NMR. (Source éditeur)
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