Résumé :
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La chirurgie est le traitement le plus fréquent pour les tumeurs solides. Présentant des spécificités et des techniques propres à chaque organe, elle est le plus souvent associée à des thérapies conventionnelles ou ciblées aux effets indésirables conséquents. Les patients qui en bénéficient présentent eux-aussi des caractéristiques singulières, telles que des facteurs de risque et des addictions à maîtriser, le besoin d’une préhabilitation, un accès aux voies aériennes complexe ou encore une douleur difficile à contrôler. Bien que nécessaire à la rémission ou à la reconstruction de séquelles esthétiques, la chirurgie est paradoxalement immunodépressive. L’inflammation, la douleur et le stress glucocorticoïde peropératoire affectent la réponse immune antitumorale et la manipulation directe de la tumeur favorise la dissémination des cellules cancéreuses. Il semble nécessaire de favoriser une prise en charge périopératoire qui pourrait renforcer les effecteurs du système immunitaire et diminuer les cellules tumorales résiduelles responsables des récidives métastatiques (immunonutrition, chirurgie mini-invasive, contrôle de la douleur…). La publication de travaux précliniques démontrant les mécanismes par lesquels les agents d’anesthésie pourraient avoir une activité immunomodulatrice laisse suggérer que le choix des produits d’anesthésie pourrait jouer un rôle sur le pronostic oncologique. Connaître les caractéristiques des différents traitements médicaux et chirurgicaux anti-cancéreux, maîtriser les facteurs périopératoires immunosuppresseurs et privilégier les produits d’anesthésie anti-tumoraux sont des pratiques encouragées afin d’optimiser la rémission et éviter les rechutes. Le but de cette mise au point est de donner un aperçu de ces particularités qui pourraient utilement faire l’objet d’un enseignement spécifique en onco-anesthésie inexistant à ce jour. (Source éditeur)
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