Résumé :
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La cystectomie radicale avec dérivation des urines est une intervention de plus en plus fréquente en France. L’urétérostomie cutanée trans-iléale (UCTI) de type Bricker réalisée couramment après ce type de résection, engendre des modifications anatomiques importantes, susceptibles de favoriser des lésions digestives ou urinaires lors de réinterventions digestives ou urologiques, responsables de complications dramatiques chez des patients souvent âgés et fragiles. Les chirurgiens viscéraux sont les plus susceptibles de réopérer ces patients, pour une complication digestive liée à l’intervention initiale ou dans le cadre d’une chirurgie abdominale en urgence (occlusion, infection, cancer). Lors de ces interventions, certaines structures anatomiques sont particulièrement exposées à des lésions potentiellement irréversibles, en particulier le méso du greffon iléal et l’uretère gauche. C’est l’abord direct de la fosse iliaque droite, de l’anastomose iléo-iléale, ou un geste malencontreux lors du décollement du méso colon gauche qui semblent être les manœuvres les plus à risque. Afin de réduire les accidents per opératoires, certaines mesures de prévention simples mais efficaces doivent être discutées telles que d’opérer en double équipe avec un urologue ou mettre en place des sondes urétérales de repérage. L’intérêt d’un scanner injecté en préopératoire avec temps tardif urinaire est également essentiel pour apprécier les modifications des rapports anatomiques et anticiper les gestes opératoires. Enfin, il ne faut pas hésiter à désinsérer la stomie pour permettre une dissection rétrograde et ainsi faciliter l’identification du greffon iléal, de son méso et des uretères. (Source éditeur)
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