Résumé :
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La bronchodysplasie est une maladie chronique fréquente de l’enfant né prématuré. Elle résulte d’agressions multiples survenant sur un poumon immature. Des avancées récentes permettent de mieux appréhender sa physiopathologie. La bronchodysplasie associe une atteinte des voies aériennes et une atteinte vasculaire. L’atteinte des voies aériennes associe une simplification alvéolaire, des lésions de l’épithélium bronchique, et une trachéo-bronchomalacie. L’atteinte vasculaire associe une dysangiogenèse, des remaniements des parois artérielles et une dysfonction endothéliale. L’atteinte vasculaire est au premier plan des nouvelles bronchodysplasies : elle détermine largement la morbidité et le pronostic. Les principales conséquences cliniques sont une tendance à l’hypoxie, une hyperréactivité bronchique et une élévation des pressions artérielles pulmonaires. Les formes cliniques sont très hétérogènes, avec des présentations de gravité variable. Chez la plupart des patients, les symptômes ne persistent pas au-delà de la première année de vie. La prise en charge anesthésique diffère selon l’âge et le terrain. Chez le nourrisson de moins d’un an, l’anesthésie doit prendre en compte le risque lié à l’hyperréactivité bronchique, et éviter tous les facteurs pouvant induire une poussée d’hypertension artérielle pulmonaire. Chez le plus d’un an présentant une forme sévère, avec persistance de symptômes ou nécessitant un traitement chronique et un suivi spécialisé, la prise en charge anesthésique est similaire à celle des nourrissons. Chez l’enfant de plus d’un an asymptomatique, le syndrome obstructif peut persister jusqu’à l’âge adulte, mais il n’existe pas de données sur la persistance de niveaux élevés de pressions artérielles pulmonaires : l’anesthésie correspond à celle d’un terrain d’hyperréactivité bronchique. (Source éditeur/auteur)
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