Résumé :
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Étant donné le vieillissement de la population et l’augmentation de l’incidence des pathologies throm-boemboliques avec l’âge, les anticoagulants oraux sont prescrits à un nombre toujours croissant de patients (deux millions de patients par an en France). Alors que les antagonistes de la vitamine K (AVK) sont utilisés depuis les années 50, la très grande variabilité interindividuelle de leur réponse n’a été comprise qu’au début des années 2000 : les variants génétiques impliquant la cible pharmacologique des AVK (VKORC1) et les enzymes de leur métabolisme (CYP2C9) permettent d’expliquer environ la moitié de la variabilité observée de la posologie à l’équilibre. En pratique, le génotypage aide à gui-der le praticien dans la gestion du traitement anticoagulant dans deux cas : a) chez les patients dits « hypersensibles », se traduisant par des posologies d’AVK à l’équilibre très faibles et une instabilité des INR ; b) chez les patients dits « résistants », nécessitant des posologies inhabituellement élevées, voire pour lesquels il est impossible d’obtenir des INR dans la zone thérapeutique. Du fait de leur grande facilité de maniement, les anticoagulants oraux directs (AOD : rivaroxaban, apixaban et dabigatran étexilate) ont peu à peu supplanté les AVK. Les variants génétiques affectant le transport ou le métabolisme des AOD ont fait l’objet de différentes études, mais leur impact à l’échelon individuel semble limité. Cette revue a pour objet de faire le point sur les facteurs pharmacogénétiques modulant la réponse aux AVK et AOD, et de guider les praticiens en cas de réponse biologique anormale au traitement. (Source éditeur-auteur)
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