Résumé :
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Dans un monde où la fragilité est encore vue comme une faiblesse, savoir regarder ses propres vulnérabilités en face est une force. Le fait qu’une institution souhaite associer les vulnérabilités aux compétences, ose relier la vie et les savoirs, et ait un directoire qui ne reste pas dans une tour d’ivoire, mais qui a la volonté de renforcer ses capacités à gérer avec et sur les incertitudes est une courageuse révolution. Nous pouvons la comparer à celle du développement de l’éducation thérapeutique du patient. Puis, prendre en compte toutes les voix, celles des patients, des soignants, des proches aidants et des administrateurs, est une expression publique de démocratie sanitaire. Comment réinterroger collectivement les protocoles du soin et du rétablissement ? Ce questionnement peut-il être réalisé par une approche globale tout en ayant une perception fine des détails qui comptent tout au long d’une vie humaine – soit de ce qui va l’établir… et la rétablir ? En reconnaissant l’inégalité des vulnérabilités en santé mentale et de leurs prises en charge, les projets de soin personnalisés peuvent être mieux abordés afin que tout le monde se trouve à responsabilités et à compétences égales pour prendre soin les uns des autres.
De nombreuses institutions affirment actuellement leur volonté d’ouverture pour en finir avec un système encore très asilaire et répressif. Il s’agit, avec et grâce à tous les acteurs de l’hôpital, de réduire les soins sans consentement et les temps d’hospitalisations afin d’aller vers un système de santé mentale inclusif et communautaire. Cet écrit retrace mes vingt-deux ans d’expérience en tant que patiente et mes premières années de travailleuse en psychiatrie tout en ayant, comme fil conducteur, de donner du corps à ces ambitions. (RA)
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