Titre : | Adéquation des soins et « évitabilité » des morts maternelles, France 2016–2018 (2024) |
Auteurs : | Catherine Deneux-Tharaux, Auteur ; Monica Saucedo, Auteur |
Type de document : | Article |
Dans : | Anesthésie & réanimation (vol. 10, n°3, mai 2024) |
Article en page(s) : | 211-221 |
Note générale : | Fait partie du dossier « Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles en France 2016-2016 » |
Langues: | Français |
Catégories : | |
Résumé : |
Objectif : Décrire, pour la période 2016–2018, l’adéquation des soins prodigués aux femmes décédées de mort maternelle en France, ainsi que la possible évitabilité de ces décès.
Méthode : Données nationales issues de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles pour 2016–2018. Pour chaque mort maternelle identifiée, le Comité national d’experts sur la mortalité maternelle (CNEMM) évalue l’adéquation de soins prodigués et le caractère probablement, possiblement ou non évitable du décès. Résultats : Pour la période 2016–2018, 272 morts maternelles (considérées jusqu’à 1 an après la fin de la grossesse) sont survenues en France. Parmi elles, 265 ont eu une collecte d’information suffisante par l’enquête confidentielle et ont pu être expertisées par le CNEMM. Au total, les soins ont été jugés « non optimaux » pour 66 % des décès expertisés toutes causes confondues, proportion similaire à celle des périodes précédentes. Au-delà de la prise en charge obstétricale et anesthésique dispensée au moment de la complication aiguë jugée non optimale pour 45 % (soins obstétricaux) et 38 % (soins anesthésiques) des décès maternels, ce rapport met en évidence la marge d’amélioration sur d’autres types de soins relevant plus de la prévention et du dépistage : prise en charge préconceptionnelle « non optimale » chez 51 % des femmes décédées chez qui elle était justifiée, en particulier notable pour les décès liés à une pathologie préexistante (52 %) et pour les suicides (67 %) ; surveillance prénatale jugée « non optimale » dans 30 % des cas, sous-optimalité là aussi plus fréquente parmi les décès liés à une pathologie préexistante (35 %) et les suicides (34 %). Au total, 59,7 % des morts maternelles expertisées ont été jugées « probablement » (17 %) ou « possiblement » (42,7 %) évitables, profil globalement stable. Les suicides et autres causes psychiatriques, première cause de mortalité maternelle, ont été considérés comme potentiellement évitables dans 79 % des cas. Les décès par hémorragie demeurent en très grande partie évitables (95 %, la plus forte proportion par cause). Le facteur le plus souvent impliqué est l’inadéquation des soins prodigués, évitabilité en lien avec ce facteur retenue dans 53 % des décès, toutes causes confondues. Un défaut d’organisation des soins est retenu comme facteur d’évitabilité dans 24 % des décès ; et un défaut d’interaction entre la femme et le système de soins dans 22 % des décès. Conclusion : Cette proportion de plus de la moitié des morts maternelles potentiellement évitables montre qu’une diminution de la mortalité maternelle est encore possible et doit être obtenue, l’objectif étant de prévenir tous les décès évitables. L’analyse des facteurs impliqués, globalement et par cause de décès, suggère des axes d’amélioration. (RA) |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité | lien web |
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14598 | PER | Périodique | Centre de ressources documentaires IFPS | Périodique | Disponible |