Résumé :
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Entre 2016 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 41 décès, ce qui en font la première cause de mort maternelle dans les 42 jours post-partum en France. Le ratio de mortalité maternelle (RMM) par maladies cardiovasculaires est de 1,8 pour 100 000 NV, augmentation non significative par rapport au triennium 2013–2015 (RMM de 1,5 pour 100 000 NV). Les décès de causes cardiaques sont majoritaires (n =28), avec 26 décès secondaires à une maladie cardiaque aggravée par la grossesse (morts indirectes) et 2 décès en lien avec une cardiomyopathie du péripartum (morts directes). Les décès de causes vasculaires (n =13) correspondent à 9 dissections aortiques et 4 ruptures de gros vaisseaux dont 3 ruptures de l’artère splénique. L’évitabilité des décès (possible ou probable) est retrouvée dans 56 % des cas vs 66 % pour le triennium précédent. Les soins sont considérés comme non optimaux dans 57 % des cas, en diminution par rapport au triennium 2013–2015 (72 %). Chez les femmes présentant une maladie cardiovasculaire connue, les pistes d’amélioration concernent le suivi pluridisciplinaire, l’évaluation répétée du risque de décompensation cardiovasculaire (grade OMS) et l’orientation précoce vers le centre référent (cardiologues, obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs experts). Chez toutes les femmes enceintes ou ayant récemment accouché, une étiologie cardiovasculaire doit être envisagée devant des symptômes évocateurs (dyspnée, douleur thoracique ou abdominale). L’échographie de débrouillage « au lit » (épanchements liquidiens, dysfonction cardiaque) et le dosage des enzymes cardiaques peuvent aider au diagnostic. Enfin, l’implication de la femme dans son parcours de soin est nécessaire. (RA)
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