Résumé :
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Les morts maternelles de cause obstétricale indirecte résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse. Vingt-neuf décès de cause indirecte en lien avec une pathologie préexistante, hors maladie de l’appareil circulatoire ou infection, ont été analysés par le Comité d’experts. Une pathologie préexistante à la grossesse est documentée chez 16 femmes (épilepsie, n =7, angiopathie amyloïde, n =1, syndrome de Dandy Walker, n =1, maladies auto-immunes, n =3, pneumopathie infiltrante diffuse, n =1, purpura thrombotique thrombocytopénique, n =1, un cancer de l’ovaire sur X fragile, n =1, un syndrome drépanocytaire majeur, n =1). Chez 13 femmes, la pathologie n’était pas connue avant la grossesse (cancers du sein, n =9, épilepsie révélée au cours de la grossesse, n =1, tumeurs cérébrales, n =2 de type méningiome, syndrome d’activation macrophagique, n =1). Le décès est en lien avec une pathologie néoplasique ou tumorale pour 13 femmes (45 %). Parallèlement, une épilepsie est responsable du décès chez 8 femmes (27 %), représentant ainsi la majorité des causes de décès. Qu’il s’agisse de pathologies néoplasiques, ou de cas d’épilepsie, une évitabilité a été retenue dans environ 50 % des cas, avec essentiellement pour les cancers, un défaut diagnostique et/ou un retard au traitement, et pour les épilepsies, un défaut de surveillance ou d’adaptation du traitement. En cas d’affection chronique connue avant la grossesse, le recours à une consultation préconceptionnelle est donc fortement recommandé. Enfin, un examen des seins est très fortement recommandé dès la première visite, au cours de la grossesse, et en cas d’antécédents familiaux de cancers du sein et toute masse mammaire doit faire l’objet d’explorations rapides, afin de ne pas différer une prise en charge adaptée. (RA)
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