Résumé :
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En France, 272 morts maternelles sont survenues durant la période 2016–2018 parmi lesquelles 131 ont été pris en charge initialement par des professionnels de santé non spécialisés dans la maternité. Cinquante-six dossiers ont été exclus car ne concernant pas les services d’urgence ou en raison de données insuffisantes pour permettre l’analyse. Soixante-quinze cas de décès maternels initialement pris en en charge par les services d’urgence (service d’accueil des urgences [SAU] ou service d’aide médicale d’urgence [SAMU]) ont été analysés. Cinquante-six cas ont été pris en charge par le SAMU, 22 par un SAU (les deux dans 3 cas). Les diagnostics retenus comme mécanisme ou cause principale du décès sont 20 causes cardiovasculaires, 18 embolies pulmonaires, 9 défaillances neurologiques et 8 chocs hémorragiques. L’évènement retenu comme cause principale du décès est survenu pendant la grossesse dans 48 cas (64 %) et en per- ou post-partum dans 27 cas (36 %). Les motifs de consultation au SAU étaient principalement des syndromes douloureux (n =9), des détresses respiratoires (n =6) ou des malaises (n =3). Les motifs d’appel du SAMU étaient un arrêt cardiorespiratoire (ACR) dans 32 cas (57 %) et une défaillance neurologique (coma ou état de mal) dans 6 cas (11 %). Parmi les 56 patientes prise en charge en extra hospitalier, 17 sont décédées sur place et 39 autres ont été transportées dans un déchocage (n =13), dans un service spécialisé (n =13), en obstétrique (n =8) et plus rarement au SAU (n =2). Concernant les 75 dossiers retenus (SAU, SAMU, SMUR), le décès a été considéré comme inévitable dans 37 cas (49 %) et potentiellement évitable dans 29 cas (38 %) (peut être=23, probablement=6). L’évitabilité n’a pu être établie dans 9 cas. Parmi les 29 décès potentiellement évitables (38 %), un des critères d’évitabilité concernait les services d’urgence dans 14 cas (SAU=9, SAMU/SMUR=5) soit 18 % des dossiers étudiés (n =75). L’orientation a été jugé appropriée dans 35 cas sur 39 (90 %). La prise en charge au SAU a été jugée optimale dans 11 cas (50 %) et non optimale dans 11 cas (50 %). La prise en charge par le SAMU (régulation+SMUR) a été considérée comme optimale dans 45 cas (80 %). (RA)
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